vendredi 13 octobre 2017

l'amie prodigieuse

Edition : folio
auteur : Elena Ferrante
premier tome, page : 430
deuxième tome, page : 623
date :2014 (en France) et 2016
genre : contemporain



Note : 19/20 










Résumé :  Naples, fin des années cinquante. Deux amies, Elena et Lila, vivent dans un quartier défavorisé de la ville, leurs familles sont pauvres et, bien qu'elles soient douées pour les études, ce n'est pas la voie qui leur est promise. Lila, la surdouée, abandonne rapidement l'école pour travailler avec son père et son frère dans leur échoppe de cordonnier. En revanche, Elena est soutenue par son institutrice, qui pousse ses parents à l'envoyer au collège puis, plus tard, au lycée, comme les enfants des Carracci et des Sarratore, des familles plus aisées qui peuvent se le permettre.
Durant cette période, les deux jeunes filles se transforment physiquement et psychologiquement, s'entraident ou s'en prennent l'une à l'autre. Leurs chemins parfois se croisent et d'autres fois s'écartent, avec pour toile de fond une Naples sombre mais en ébullition, violente et dure. Des chemins qui les conduiront, après le passage par l'adolescence, à l'aube de l'âge adulte, non sans ruptures ni souffrances.
Formidable voyage dans Naples et dans l'Italie du boom économique, L'amie prodigieuse trace le portrait de deux héroïnes inoubliables, qu'Elena Ferrante traque avec p
assion et tendresse jusqu'au plus profond de leur âme.






Mon avis :Avant d’acheter ce livre, j’avais entendu beaucoup de bien de ce roman qui se passait à Naples à partir de la fin des années quarante. Et je peux vous dire qu’il mérite tous ces éloges car en plus d’une écriture très soignée (avec une très grande maîtrise de l’auteur pour la description), l’histoire de ces deux jeunes filles est extrêmement passionnante. On peut lire ce livre à une vitesse impressionnante tant il captive et est agréable à lire, mais cependant, il fait aussi partie de ces livres où l’on aime tant les personnages que quand on voit que l’on est à plus de la moitié du livre, on se met soudainement à lire très lentement pour que le plaisir dure plus longtemps. 
L’élément qui m’a le plus plu dans ce livre est sans hésitation les descriptions de l’Italie dans les années cinquante et en particulier de Naples et Ischia: la description est tellement bien faite et précise que j’arrivais à imaginer sans problème les ruelles sales des vieux quartiers de Naples et les magnifiques plages d’Ischia où allait passer la jeunesse dorée de Naples et les familles avec des moyens. 
(image de Ischia ) 
Dans ce roman, nous suivons donc Elena et Lila, deux jeunes amies du primaire jusqu’au début du lycée. Il y a d’abord Lila qui est l’effrontée du duo, celle qui n’a peur de rien et de personne et puis il y a Elena qui se pose toujours mille questions et se remet sans cesse en question pour être sûre de ne décevoir personne. Les deux jeunes filles sont de très bonnes élèves mais à l’époque pour les familles, il est difficile de faire poursuivre des études aux enfants car cela coûte cher et que si les enfants travaillent, ils vont ramener de l’argent dans les foyers. 
On va donc suivre deux destinées qui prennent des virages différents, il y a d’abord Elena la narratrice qui va poursuivre les études et qui est une élève exemplaire car elle est très studieuse, mais heureusement c’est un personnage profond qui parfois va être rebelle et faire passer des facettes de sa vie en priorité devant l’école, mais si on sent que les études sont les fortifications de la vie d’Elena . 
C’est une personne introvertie, d’ailleurs heureusement que nous suivons le point de vue interne d'Elena car si cela avait été Lila, je pense que j’aurais eu du mal avec Elena car elle n’exprime que vraiment très peu ses sentiments et ses pensées profondes aux autres. 
De l’autre côté, il y a Lila la meilleure amie d’Elena, qui a vraiment un très fort caractère et qui aime beaucoup diriger et ne pas se laisser marcher sur les pieds surtout par rapport aux hommes. Et cela lui apporte beaucoup de soucis car Naples dans les années 50 est une ville où la société masculine est encore misogyne. 
Dans ce premier tome, nous allons donc suivre sur environs dix ans la vie d’enfant et de jeune fille d’Elena et Lila mais aussi de leurs amis qui sont pour certains intellectuels ou bien commerçants et puis il y a aussi les enfants de ceux qui sont devenus riches dans le quartier en exerçant sur le marché noir et qui veulent imposer leurs lois. 
Ce premier tome est une véritable immersion dans le monde populaire de Naples dans le milieu du vingtième siècle. 




Chronique sur le tome 2 de l’amie prodigieuse (attention éléments ultérieurs au tome 1) 


Résumé : 


Naples, années soixante. Au cours de son repas de mariage, Lila découvre que son mari Stefano a offert les chaussures imaginées et dessinées par elle à Marcello Solara, qui règne sur le quartier avec son frère, Michele, deux hommes qu'elle déteste. Pour Lila, née pauvre et devenue riche en épousant l'épicier Carracci, c'est le début d'une période trouble : elle méprise son mari, refuse qu'il la touche, mais finit par céder. 

Elle va travailler dans la nouvelle boutique de la famille Carracci, tandis que Stefano ouvre également un magasin de chaussures en partenariat avec les Solara. De son côté, son amie Elena, la narratrice, continue ses études au lycée et est toujours amoureuse de Nino Sarratore, qui fréquente à présent l'université. Quand les vacances d'été arrivent, les deux amies partent pour Ischia en compagnie de Nunzia, la mère de Lila, et de Pinuccia, sa belle-sœur, car l'air de la mer doit aider Lila à prendre des forces pour qu'elle puisse donner un fils à Stefano. 
La famille Sarratore aussi est en vacances à Ischia et bientôt Lila et Elena revoient Nino. Le nouveau nom est la suite de L'amie prodigieuse, qui évoque l'enfance et l'adolescence de Lila et Elena. Avec force et justesse, Elena Ferrante y poursuit sa reconstitution d'un monde, Naples et l'Italie, et d'une époque, des années cinquante à nos jours, donnant naissance à une saga romanesque au souffle unique. 




Mon avis :  

tout d’abord ce deuxième tome est aussi bien que le premier, voire plus car il y a pratiquement 200 pages de plus dans ce second opus. Ce deuxième tome commence donc à Naples, Lila est maintenant une jeune femme mariée mais qui semble déjà regretter l’époque où elle était une jeune fille célibataire et Elena, elle, est au lycée et semble avoir du mal à se mettre à fond dans sa scolarité surtout depuis que Nino son amour (secret) de toujours est parti en Angleterre. J’ai trouvé que dans ce nouveau tome, Elena se met plus en retrait et axe plus son récit sur Lila, surtout que celle-ci lui a donné ses carnets où elle raconte ses ressentis sur sa vie. Cela va presque se transformer en enquête: Elena, pour retranscrire la vie de Lila, va demander aux amis communs qu’elle a avec elle, comment ils ont vécu les épisodes de la vie de Lila puis elle compare avec les carnets de Lila. 

C’est donc un tome qui va beaucoup parler de Lila, ce qui par moments, me peine un peu car j’aime beaucoup Elena et j’aurais aimé qu’elle parle plus de sa vie étudiante que je trouve passionnante et parfois plus que les déboires amoureux de Lila. 
Une grande partie de ce roman se passe à Ischia qui est une petite île près de Naples où vont passer leurs vacances les Napolitains qui ont les moyens. Lila a invité Elena et sa belle-sœur Penucia à y passer des vacances et c’est clairement durant ces vacances que la vie de Elena et Lila va connaitre pleins de rebondissements qui vont les faire grandir et changer leur vision sur leur situation. Suite à cet été, les deux jeunes filles vont ressortir plus mûres je trouve, même si certains de leurs actes peuvent sembler vraiment immatures, mais bon c’est la jeunesse qui fait ca… 


Par contre un personnage que j’ai vraiment détesté est sans aucun doute Nino qui pour moi n’est qu’un gamin prétentieux et immature que j’ai envie de gifler constamment et je ne comprends pas l’intérêt que Elena et Lila lui portent tant il m’agace.  
Tous les personnages ont un côté attachant, tant les frères Solara que les parents d’Elena qui sont des exemples de personnages où il est dur de trouver des intérêts mais Nino, lui, je ne peux vraiment pas le saquer. 





Pour conclure, voilà un tome où l’on va suivre Elena et Lila de leur 16 ans jusqu’à la vingtaine. Dans ce nouvel opus, il va y avoir pas mal de rebondissement auxquels je ne m’attendais mais alors pas du tout et puis Elena va enfin prendre son indépendance et suivre sa vie de jeune fille. J’aime tellement Elena, je trouve qu’elle un coté tellement inspirant ,je n’arrive pas à expliquer pourquoi je l’aime tant mais je trouve qu’elle est un vrai modèle à la fois féministe et moderne. Elle n’a vraiment pas peur, je trouve, dans cette société qui est encore conservatrice d’anciennes traditions. Elena n’a pas peur d’avoir une sexualité, de faire des grandes études et de travailler pour aider sa famille (qui, d’ailleurs, je trouve n’ont pas l’air de se rendre vraiment compte de la perle qu’ils ont comme fille). Et à notre époque, elle peut encore être un modèle qui fait comprendre aux femmes que, non, il ne faut pas avoir peur d’aller faire de longues études, que par exemple pour les filles qui viennent de familles de réfugiés ou bien avec vraiment peu de moyens, que non il ne faut pas baisser les bras, tout est possible, accrochez-vous : on peut tous y arriver. 
Vraiment très inspirante cette Elena    


D’ailleurs avant de finir, lors de la conception de cet article, je me suis rendu compte qu'Elena Ferrante est un surnom d’un auteur anonyme qui semble être italien et qui écrit depuis les années 90 et devenu célèbre avec la saga « L’amie prodigieuse ». 
Les seules informations qui ont été données par l’auteur dans un mail sont : 
« Elena Ferrante avait, quant à elle, affirmé qu'elle était une pure Napolitaine, fille de couturière, et qu'elle avait grandi avec trois sœurs. Mais avait-elle  aussi souligné: «Je ne déteste pas les mensonges, dans la vie, je les trouve plutôt sains et de temps en temps, je m'en sers pour me protéger de l'extérieur.» » extrait du Figaro 

Les journalistes ont plusieurs idées de qui est l’auteur mais celui-ci n’a jamais confirmer et semble vouloir juste vivre une vie anonyme.